L’Aubrac en été, c’est plutôt reposant. Le relief se dilue en courbettes et autres révérences herbeuses qui ne sont pas des obstacles à la marche. Certes il manque peut être parfois un arbre et son ombre opportune mais les mollets ne souffrent pas de ces dénivelés paisibles. Le vent léger et rafraîchissant assèche la sueur et nous rappelle que ce ne doit pas être aussi doux quand on bascule sur la mauvaise saison.
Pas mal de chemins sont encadrés de barbelés droite/gauche qui donnent le sentiment de marcher dans un no man's land pour randonneurs (exemple typique : la Via Podiensis en centre Aubrac). Il faut se permettre le tout-droit pleine prairie pour retrouver le sens des paysages sans limites. Là il se passe quelque chose d’immense, l’impression d’un cheminement qui s’étire entre deux démesures, le fond bleu du ciel et le déploiement vert des herbages. L'Aubrac s'accorde bien avec le si peu de la vie de voyage à pied. Notre petitesse, à l’inverse d’une marche dans un massif montagneux n’est pas écrasante. Elle nous étire vers l’horizon comme une promesse d’Ailleurs qui n’en finit pas de nous constituer ; une traversée qui nous dit notre propre fragilité et notre finitude. Bref comme dirait l'autre, la rando ça fait réfléchir.
Les plus : Les nuits sont aussi fraîches que le Bès, les vaches de l’Aubrac sont les plus belles du monde, le tête à tête avec deux cerfs élaphes.
Les moins : Je n’ai pas vu de Rohirrim.
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